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Exercice 25 — Zones restreintes (à accès difficile) |
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INSTRUCTION PRÉPARATOIRE
But de l'exercice
Enseigner à l'élève la technique d'atterrissage
sécuritaire dans des zones restreintes à accès difficile.
Révision
Décollages et atterrissages perfectionnés - Exercice
24
Motivation
La capacité d'opérer dans des zones restreintes
et à accès difficile constitue une partie essentielle de la supériorité
de l'hélicoptère. Il est donc essentiel qu'un pilote d'hélicoptère
tire le meilleur parti de cette capacité.
Discipline aéronautique
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Surveillance extérieure
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Vitesse du vent
Points essentiels
Expliquez à l'élève que l'exercice peut être
décomposé en six étapes :
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Reconnaissance générale (en altitude)
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Expliquez à l'élève qu'il doit d'abord identifier avec certitude la
zone où il désire atterrir. Pour commencer, il est sage de vérifier
la puissance dont il peut disposer, pour savoir l'étendue de la surface
sur laquelle il peut envisager se poser.
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La première reconnaissance s'effectuera généralement en volant un circuit
circulaire avec le terrain du côté du pilote, à une vitesse appropriée
au type de l'appareil. L'altitude sera généralement celle à laquelle
l'élève arrive dans la zone, mais il est préférable d'être à 1 000
pieds sol ou plus. Si l'élève est à 500 pieds sol ou moins, on associe
généralement la reconnaissance générale et la reconnaissance détaillée,
ce qui, avec l'expérience, devient la technique normale.
-
À ce stade, trois facteurs doivent être pris en considération :
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Évaluation générale : Établir si la zone restreinte vaut la
peine d'une reconnaissance plus détaillée, et s'il n'existe pas d'autres
solutions mieux appropriées dans le voisinage.
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Puissance disponible : Les dimensions et la difficulté d'accès
d'une zone restreinte varie avec l'altitude densité, la masse totale et
la puissance disponible.
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Vitesse du vent : Il faut faire une première évaluation de la
vitesse du vent, à vérifier par la suite.
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Reconnaissance détaillée (à basse altitude)
-
L'objet de la reconnaissance détaillée est de confirmer que la zone convient
à l'opération prévue, et de déterminer la meilleure méthode pour faire
une approche et un atterrissage.
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Après avoir effectué la reconnaissance initiale, on doit évaluer la
direction et la vitesse du vent : une fumée, des vaguelettes sur l'eau,
les mouvements de l'herbe haute, un drapeau ou du linge sur une corde sont
de bons moyens pour connaître la force et la direction du vent. Le comportement
de l'hélicoptère à des vitesses relativement faibles pendant la reconnaissance
détaillée donnera également au pilote une bonne idée de la direction
du vent grâce à la dérive et à la tendance de diminution de vitesse
indiquée qui se produit lorsqu'on effectue un virage en vent arrière.
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Voici les facteurs que l'élève doit prendre en considération :
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Dimension : Est-elle suffisante?
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Forme : La forme favorise-t-elle une approche en provenance d'une
direction particulière?
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Pente : Le terrain est-il trop en pente pour l'atterrissage?
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Surface : Quelle est la surface de la zone d'atterrissage? Y a-t-il
des souches d'arbres ou des obstacles qui peuvent gêner l'atterrissage,
ou une surface qui peut être dangereuse, comme de la poussière, de la
neige ou un terrain marécageux (muskeg)? Choisir le point de poser.
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Environs : Les obstacles environnants favorisent-ils une approche
dans une direction particulière?
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Soleil : Le soleil risque-t-il de gêner la visibilité du pilote
pendant son approche finale?
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La hauteur et la vitesse à laquelle cette reconnaissance doit être effectuée
peuvent varier. Le but recherché est que l'élève puisse avoir une visibilité
suffisante pour faire une bonne évaluation de l'approche et du point d'atterrissage.
La hauteur doit être la plus compatible possible avec cet objectif, et
elle variera entre 300 et 500 pieds au-dessus des obstacles les plus proches.
Le vol de reconnaissance doit être fait de façon que la zone restreinte
choisie pour l'atterrissage soit du côté du pilote.
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Approche de reconnaissance
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Pendant les débuts de l'entraînement, et à chaque fois que l'élève
l'estimera nécessaire ou prudent, l'approche réelle sera précédée
d'une approche de reconnaissance, qui s'effectuera de la même façon que
l'approche prévue, mais qui se terminera par une remise des gaz à la
hauteur de l'obstacle.
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Lors de situations dans lesquelles l'élève n'a pas été capable de voir
tout ce qu'il était nécessaire d'observer pendant la reconnaissance à
basse altitude, l'approche de reconnaissance peut être utilisée à cet
effet, et elle doit s'effectuer du côté de l'élève, pour permettre
une visibilité maximale. La vitesse doit être assez faible pour permettre
à l'élève de faire les observations qui lui manquaient et de compléter
sa reconnaissance, mais elle ne doit pas s'abaisser au-dessous de la vitesse
de portance de translation environ de 15 noeuds.
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Une vérification de puissance doit être effectuée à la remise des gaz,
et la trajectoire de départ projetée peut également être vérifiée
à ce stade, à la recherche des obstacles, des routes d'échappement et
de toute turbulence à bas niveau.
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À partir de la remise des gaz, l'élève continue en débutant le circuit
qui s'effectue normalement entre 300 et 500 pieds-sol, à vitesse légèrement
plus faible que la normale. Les dimensions et la direction du circuit seront
dictées par le terrain, le vent et les espaces découverts.
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Approche
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Lorsqu'il est satisfait de la zone d'atterrissage et de son approche de
reconnaissance, le pilote continue son circuit en se préparant à l'approche
appropriée.
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L'angle d'approche ne doit jamais être plus fort que nécessaire. Si possible,
établissez le plan de vision du point choisi par-dessus l'obstacle. Expliquez
les approches à angle unique, à angle double, et verticales.
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L'approche doit être faite vers un vol stationnaire au-dessus du sol qui
convient à l'atterrissage. Il faut éviter de faire une approche vers
le vol stationnaire directement au-dessus des obstacles, ou vers une position
à partir de laquelle il sera difficile ou dangereux de manoeuvrer.
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Les accidents sont excessivement fréquents pendant cette étape des opérations
d'hélicoptère. L'élève doit être au courant de tout obstacle risquant
de gêner son train d'atterrissage ou son rotor de queue. Les virages doivent
se faire normalement autour de la queue de l'appareil. Assurez-vous que
l'élève ne manoeuvre que quand il est nécessaire ou pour tirer avantage
des dimensions ou de la forme du point de contact avec le sol pour le départ
ou l'atterrissage.
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Départ
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Les départs doivent être entrepris d'une hauteur aussi faible de vol
stationnaire qu'il est possible d'obtenir, à la distance de sécurité
maximale des obstacles se trouvant sur la trajectoire de vol. De cette
façon, l'élève disposera de la meilleure différence de puissance en
cas d'urgence.
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Tous les départs doivent être précédés d'une vérification de la puissance
en stationnaire. Le départ idéal est celui qui exige le moins de puissance,
par exemple : décollage sous angle faible. Le pilote doit donc évaluer
s'il est capable de franchir les obstacles en toute sécurité en effectuant
un décollage classique.
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Si les obstacles sont trop élevés ou trop rapprochés, il faudra envisager
un décollage vertical.
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L'évaluation de la méthode à utiliser demande à la fois pratique et
expérience. Cependant, l'élève doit éviter des décollages qui l'amènent
près des obstacles avant d'avoir atteint la vitesse de montée ou au moins
la portance de translation.
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Départ interrompu
Il faut interrompre le décollage s'il se produit une panne mécanique
ou une urgence similaire, ou quand le pilote a fait une erreur de jugement.
Il s'agit d'une manoeuvre critique, et le pilote doit se rappeler que :
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Le plus tôt qu'il prend la décision d'interrompre le décollage, plus
il lui sera facile de corriger la situation.
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Il faut s'efforcer de maintenir une vitesse avant et de faire des virages
coordonnés pour revenir au vol stationnaire, si possible.
Considérations opérationnelles
Une fois que l'élève a obtenu une compétence
satisfaisante en matière de zones restreintes, l'instructeur doit inclure
dans son instruction au sol et la formation en vol des considérations
opérationnelles :
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Quand il effectue une vérification de puissance avant atterrissage dans
une zone restreinte, le pilote doit estimer la masse totale de son appareil
au moment du départ. En règle générale, il faut plus de puissance pour
un départ que pour une approche, et si pendant la vérification de puissance
celle-ci se révèle limitée ou marginale, ce facteur peut être décisif.
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Un pilote doit toujours être attentif au moyen d'améliorer une zone retreinte
dont il se sert de façon continuelle. Il ne doit pas se contenter de travailler
pendant des périodes prolongées dans des conditions qui sont difficiles,
exigeantes ou même dangereuses, à moins de ne pouvoir faire autrement.
Pour rendre les opérations moins dangereuses et plus efficaces, le pilote
peut envisager de faire retirer les arbres de ses trajectoires d'approche
et de départ, de faire enlever les débris ou de faire niveler et agrandir
sa zone d'atterrissage là où cela sera possible.
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Occasionnellement, une zone d'atterrissage nécessitera d'être améliorée
avant même d'être utilisée. Un pilote doit être capable d'informer
un passager pendant qu'il est en vol, au cours d'une reconnaissance, et
de lui signaler les différents points qui devraient être améliorés.
Cet aspect du problème peut faire l'objet d'une simulation par l'instructeur
pendant une leçon en vol ultérieure.
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Un pilote doit toujours inspecter les environs du point d'atterrissage
proposé. De cette façon, il pourrait découvrir une zone voisine qui
soit moins restreinte, et par conséquent moins dangereuse et plus facile
à utiliser.
Confirmation
EXPOSÉ PRÉ-VOL
LEÇON EN VOL 1
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Commencez les procédures complètes des zones restreintes en utilisant
une zone qui sera suffisamment vaste pour permettre une approche et un
décollage normal.
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Laissez l'élève pratiquer dans la même zone restreinte.
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Laissez l'élève pratiquer dans une zone restreinte différente de mêmes
dimensions.
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Montrez la procédure complète pour prendre contact avec une zone plus
petite demandant une approche et un décollage à forte pente.
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Laissez l'élève pratiquer dans la même zone.
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Laissez l'élève pratiquer dans d'autres zones de mêmes dimensions.
LEÇON EN VOL  2
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Montrez des approches par vent arrière en tirant avantage de la forme
et des environs de la zone d'atterrissage.
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Laissez l'élève pratiquer.
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Montrez des décollages interrompus.
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Laissez l'élève pratiquer.
LEÇON EN VOL 3
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Laissez l'élève pratiquer à choisir la zone restreinte la plus convenable
dans un endroit spécifique.
EXPOSÉ APRÈS-VOL
CONSEILS À L'INSTRUCTEUR
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Il s'agit d'un exercice très complet qui peut demander plusieurs séances
d'Instruction préparatoire au sol.
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Si la région dans laquelle s'effectue la formation manque de zones restreintes
convenables, envisagez de faire des exercices de vol-voyage pour vous rendre
à des endroits plus éloignés qui vous offriront un meilleur choix.
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Quand ils ont à faire face à cet exercice, dans la plupart des cas, les
élèves ont besoin de plusieurs circuits pour obtenir toutes les informations
désirables. Encouragez-les à diminuer le nombre de ces circuits à mesure
que leur compétence augmente, jusqu'à ce que l'expérience les réduise
à un minimum pratique.
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Assurez-vous que l'élève choisit un point de repère situé près de
la zone restreinte, de façon à ne pas la perdre.
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Expliquez que l'ordre dans lequel sont énumérés les divers facteurs
à prendre en considération pour le choix d'une zone de poser, n'est pas
invariable, et qu'il est possible de changer cet ordre, à condition que
tous les points soient couverts.
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D'une façon générale, plus un élève sera exposé à des types différents
de zones restreintes, par les démonstrations et par les exercices, et
plus il aura des chances d'augmenter sa compétence et sa confiance en
soi dans cette partie importante du cours.
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Expliquez l'importance de vérifier, au cours de l'approche de reconnaissance,
l'absence de lignes électriques dans la trajectoire de l'approche réelle.
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Faites remarquer que suivant la vitesse du vent, il est possible d'accepter
un vent de travers ou même un vent arrière, pour tirer avantage des dimensions,
de la forme du point de poser, ainsi que des intervalles entre obstacles.
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Avertissez l'élève de la possibilité de perdre l'effet du vent quand
il descend au-dessous de la hauteur de l'obstacle, normalement dans le
dernier stade de l'approche.
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Si un élève a de la difficulté à se rappeler la séquence, conseillez-lui
d'emporter un aide mémoire.
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